LE CHEMIN DES BONSHOMMES

Article paru dans AlpiRando n°238, fév-mars 2002.
Texte et photos, Joël Peyrou

 

 

 


Détail de l'église de San Serni

Les ruines de Gosol, un village au bout du monde qui a inspiré Picasso

Détail de l'église de San Serni

 

    Le « pays cathare » n’est pas qu’une suite de châteaux. L’histoire peut s’y vivre de plusieurs façons. Balisé depuis maintenant deux ans, le Chemin des Bonshommes, ou GR 1087, vous invite à suivre, sur les traces de la transhumance, le pas pressé des derniers parfaits cathares en direction de l’Espagne et de la liberté.

    Le catharisme est à la mode. Mystère, goût de l’ésotérisme, envie d’authenticité, culture identitaire, plusieurs besoins se focalisent sur cette énigme qui a eu le bon goût de s’achever en tragédie : la croisade des Albigeois et le bûcher de Montségur en 1244. Le fait qu’il ne subsiste rien de ce qu’a été réellement le catharisme n’est que plus propice. Chacun y investit ce qu’il vaut. Et peut y trouver, comme un écho déformé mais réconfortant, le chuchotement de son hérésie intime, ce besoin d’évasion et de rencontre avec soi. Que ce soit dans la région farouche de l’Ariège, sur les cols d’altitude à la frontière espagnole, le long de la vallée riant de la Llosa et du Rio Segre ou dans les villages plus réservés au massif majestueux de la Pedraforca, le Chemin des Bonshommes est aussi une approche des gens. Des gens qui ont choisi de vivre cette nature définitivement attachée à son histoire. La culture se transmet par eux, celle d’aujourd’hui, autant que celle d’hier. Dans le silence de la marche, dans la discussion animée au gîte, dans la contemplation complice d’un point de vue ou d’une église romane… Ici, entre la France et l’Espagne, ce ne sont pas les châteaux qui forment une chaîne. Mais les hommes. Plusieurs maillons de cette chaîne ont accepté de m’accompagner, pour un fragment de vie le long du chemin.

 


Les vestiges du château médiéval de Roquefixade

 

       Ruine confondue à son éperon rocheux, Roquefixade m’attend. La citadelle du vertige annonce la couleur d’un pays où les châteaux sont à la fois des temples et des cimetières. Arrivé à Roquefixade, je peux voir Montségur posé comme au sommet d’un triangle. Et le silence. Michel Thouzery, mon guide jusqu’à Montaillou, me rejoint. De loin, il préfère Roquefixade. Plus beau. Et moins de gens. Dans ce pays à la fois vallonné et désert qu’est l’Ariège, Montségur ressemble parfois à un parc d’attractions. Nous y allons pourtant. Bien sûr, il y a des campings cars sur le parking aménagé spécialement pour les cars de touristes, qui se pressent au pied de la tragédie éteinte. Mais la beauté du lieu bluffe à tous les coups. Arche de Noé échouée au sommet d’un pog pyrénéen, temple tellurique voué à toutes les mythologies, Montségur fascine. Lieu de toutes les affabulations, Montségur est aussi le seul où l’on peut toucher du doigt le quotidien des Bonshommes et de leurs fidèles. La fuite commence à Montségur…


Château de Montségur

Montségur, arche de Noé échouée sur un piton pyrénéen
 

     Après les sommets, les gorges. Après la lumière, la pénombre. Les gorges de la Frau puisent leur nom de « les gorges de l’effroi ». A mesure que nous avançons, la petite rivière insignifiant se transforme en torrent capricieux. La montagne se resserre. Les nuages, il y a quelques heures épars, s’amoncellent… Le randonneur se retrouve livré aux éléments. Dans ce boyau vissé dans la montagne, je m’attends à voir surgir des cavaliers de Simon de Montfort, galopant dans la caillasse à la poursuite de quelques hérétiques rescapés… Mais nous croisons seulement deux vététistes surchauffés de fatigue, vélos à l’épaule, rejoignant au pas de course le plateau de Sault et Montaillou. Montaillou. Inévitablement, je pense à l’ouvrage de l’historien Leroy-Ladurie. Montaillou, village occitan, qui a fait du village un endroit culte. Mais Montaillou est l’exemple même de ce qu’est le catharisme aujourd’hui. Des faits relatés par ceux qui l’ont anéanti, et dont rien ne subsiste. Montaillou est un lieu de pèlerinage virtuel, où la réalité n’est que l’écho d’un livre. Michel Thouzery me quitte, après avoir observé quelques fleurs rares d’altitude. Je sais qu’il a raison. A partir d’ici, il n’est plus question de lieux, mais de sentiments. Et la nature en est, seule, le théâtre. Christian Loustau me rejoins au Col du Chioula. Depuis Montaillou, j’entends l’écho lointain de la transhumance. Les parfaits cathares, eux aussi, se mêlaient aux troupeaux de vaches et de brebis en partance pour la Catalogne. Le long des crêtes, ils fuyaient les vallées et leurs villages, dormaient dans les cabanes de bergers. Avec Christian, j’attends le Col de Joux. Le temps est bas, la terre humide et lourde. A nos pieds, la vallée de l’Ariège se resserre. Le tracé idéal de la « fuite » serait de tirer droit jusqu’au Col de Puymorens. Mais nous descendons sur Mérens. Brève halte à une ferme, accrochée à la montagne, pour acheter du fromage de chèvre. Sur le balcon face à l’immensité, il n’y a pas d’eau courante, ni d’électricité. Sur les visages, les traces d’une rudesse librement consentie et d’une autre façon de vivre le temps. L’espace de quelques minutes, j’ai croisé des personnes pour qui les mots « Internet », « mobil », « mondialisation » ne veulent rien dire…
Le soir, au gîte de l’Hospitalet, veillée de randonneurs. La discussion saute de faits d’armes en commentaires sur la société. L’anonymat et la certitude d’être là pour la même raison donnent complicité et chaleur au dialogue.


Le massif de la Pedraforca


Les premières neiges dans la douce vallée de Campcardos

     Col de Puymorens. Un des passages obligés vers l’Espagne. Et le début de la Catalogne. Le climat change, la végétation aussi : plus rude, la foret y est plus rare. Pierre Enoff m’attend en bas dans la vallée. Sa voix est à la fois sourde et déterminée, il est un des combattants de la région. Pierre Enoff vit comme ses chevaux. Libre. Son domaine, c’est la vallée de Campcardos et de la Llosa. Le chemin de la Porteilla Blanca (Porte Blanche) qui donne à la fois sur la France, l’Espagne, et la principauté d’Andorre. Pierre m’explique ce que l’histoire doit à la géographie. De tout temps, la vallée du Puymorens a été une voie de passage. Les troupes impériales de Napoléon y sont passées. Mais bien avant elles, celles des Wisigoths et des Romains. Et puis au-dessus, sur les crêtes, la transhumance, toujours. La contrebande , aussi… et les cathares. La Porte blanche était sans doute pour eux, un vertige sur la liberté. Une promesse de vie et de repos. Après plus de 2h30 de marche, soleil haut dans le ciel, j’aperçois la barrière enneigée de la Sierra de Cadi, là-bas, au bout de la vallée de la Llosa, en Espagne. Il n’y a plus qu’à descendre… Mateo est un cavalier solide et jovial. Un guide rude et brave. Dans les brumes finissantes qui recouvrent la vallée du Segre, il m’emmène, avec de grands éclats de rire, à travers les chemins défoncés qui bordent la Llosa. Ici, la Cerdagne ressemble à un jardin, un paradis. Des prés, des chevaux, des villages nichés un peu partout… La rudesse du Puymorens et du Campcardos est loin. Avec Mateo, nous allons de chapelles en églises, de points de vue en recoins lovés dans la montagne. San Serni, Sant Julia de Pedra, Santa Maria de Tallo, Santa Victoria de Talltendre… Autant de noms qui évoquent une simplicité et un charme réconfortants. Je n’ai pas envie de quitter la Cerdagne. Bouteille de Rioja en mains, Mateu Enrich et Jordi Soler m’expliquent ce qu’est la Cerdagne, une résidence secondaire pour le riches Catalans venus de Barcelone : un pays touristique qui surnage au-dessus du marasme industriel que connaît la région. Les fantômes du passé n’ont pas ici l’habit folklorique du parfait et de son âne poursuivis par les foudres de l’Inquisition, mais celui des armées républicaines face à celles de Franco…
Passé le col de Pendis, qui ouvre sur l’autre versant de la Sierra de Cadi, une autre Espagne se profile. L’Espagne rurale en proie au chômage qui n’a pour elle ni la mer, ni les stations de ski. L’industrie textile et minière, activité traditionnelle de cette partie de la Catalogne, a disparu. La région est comme aspirée par le dynamisme et la démographie de Barcelone, capitale de la Catalogne et seulement distante de 150 km.


La Sierra de Cadi


 

     Imma Espel n’a pas voulu quitter Baga. Biologiste de formation, cette jeune femme de 28 ans a choisi de défendre l’avenir touristique de son pays. Créé voici quatre ans, le Chemin des Bonshommes est l’outil dont elle dispose pour attirer ceux qui, venus de Perpignan et arrivés à Montségur, croient être au terme du voyage. Imma n’est pas un guide, mais un ambassadeur. Après un tour dans le centre médiéval de Baga, je pars en direction de Gosol et de la Pedraforca.
Gosol… Les topoguides vous parleront de Picasso, venu se ressourcé ici au début de sa gloire. Mais ce n’est pas l’âme de Picasso qui plane sur Gosol, mais l’ombre de la Pedraforca, la montagne fourchue. Personne ne vient à Gosol. La route qui y mène depuis Baga est un cul de sac. Le temps y est comme engourdi. On s’y sent abandonné e tout. Les Bonshommes sont loin à
Gosol, pourtant, les bergers de Montaillou venaient jusqu’ici. Il faut vite partir, quitter les innombrables murs en ruine du vieux village assoupi sur la colline ronde qui domine le bourg, quitter le sommet hypnotisant de la « pierre fourchue », abandonner les mas qui dorment au pied du massif. Gosole et la Pedraforca, c’est le bout du monde.
Mais le chemin continue. Au moins jusqu’à Peguera, le hameau fantôme. Là, si la solitude conserve ses droits, l’esprit des Bonshommes reprend vie, comme un peu plus tôt, à Josa, fief d’un seigneur cathare . au bout d’une vallée marécageuse creusée de ruisseaux et percée de sources, une casquette de roche se penche sur quatre maisons : Peguera. Un hameau de mineurs, déserté depuis longtemps. Dans le profil mal assuré de ces modestes maisons, on devine un peu de la vie de ces ouvriers perdus dans la montagne. La sensation n’ets pas la même qu’à Gosol. A Peguera, je ne suis pas perdu. Le lieu possède sa magie te rappelle le hasard fructueux de la nature et de l’imagination de l’homme. Une sensation, une énigme, un mystère. Même sans histoire, même sans drame, Peguera fait vibrer ceux qui l’approchent. Je passe au pied des maisons sur la pointe des pieds sans savoir que je dis adieu au Chemin des Bonshommes. Bientôt, j’atteins le sanctuaire tout catholique de Queralt qui domine Berga et toute la plaine qui s’étend jusqu’à Barcelone. Civilisation, bruits… Les Pyrénées s’achèvent ici. Le Chemin des Bonshommes aussi.
 


Les ruines de Gosol, c'est ici que venaient les bergers de Montaillou

Pourquoi pas vous ?

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Un chemin pour trois régions

    Transfrontalier, le Chemin des Bonshommes permet de découvrir trois régions très distinctes. L’Ariège, côté français, avec tout le patrimoine historique lié au catharisme. La Cerdagne et la Catalogne, côté espagnol, où le catharisme est une notion plus abstraite, mais où le patrimoine culturel est extrêment riche.

L’Ariège

   
Trois secteurs intéressants sur le chemin : les Monts d’Olmes, le plateau de Sault et la vallée d’Orlu.
Les Monts d’Olmes abritent Montségur. Pour cela, ils sont inévitables. Contreforts des Pyrénées aux sommets arrondis, ils brillent par leurs vallées verdoyantes et intimistes et leurs sommets où les pâturages se disputent la foret.
Le plateau de Sault est lui aussi incontournable. Vous y accéderez en débouchant des gorges de la Frau pour rejoindre Montaillou. Paysage typique des plateaux de montagne. Forets de conifères, herbes rases…
La vallée d’Orlu n’est pas empruntée par le Chemin mais elle en constitue un « extra » agréable pour qui veut découvrir la faune de la région. La réserve nationale d’Orlu , ainsi que la Maison des Loups, permettent d’approcher marmottes, isards et loups des différents pays d’Europe.

La Cerdagne

   
A cheval sur la France et l’Espagne, la Cerdagne constitue le cœur du chemin. Deux vallées incontournables, du Campcardos, et de la Llosa, se rejoignent sur le point culminant du parcours, à la porteilla blanca (2 517 m.). Trois frontières s’y touchent, celles d’Espagne, de France et de la principauté d’Andorre. Ces deux vallées, sauvages et riches (faune, flore), sont très différentes. Celle du Campcardos (champ de pierres) est sèche et rocailleuse. La Llosa est plus boisée et accueillante. Plus au sud, la sierra de Cadi (et la vallée du Segre qu’elle surplombe) est connue pour sa multitude d’églises et de chapelles romanes. A ne pas manquer non plus, les deux gros bourgs de la vallée, Bellver de Cerdagne et Puigcerda. Le premier pour son aspect rustique et son architecture médiévale, le second pour son charme bigarré et l’agitation toute hispanique qui y règne le soir. Trois stations de ski à proximité : Porté-Puymorens et Font-Romeu (France), La Molina (Espagne).

La Catalogne

   
De l’autre coté de la Sierra de Cadi se trouve le curieux massif de la Pedraforca (pierre fourchue), nommé ainsi en raison de la montagne à double sommet qui le domine. Plus serré que dans la vallée du Segre, le relief est grandiose, à condition de s’écarter du chemin pour faire face à la Pedraforca. En contrebas de la route qui relie Gosol à Baga, se trouvent quelques maisons isolées d’où la vue est magique. Privilégier le lever du soleil. L’instant est monumental. Le réseau hydrographique important donné à cette portion un aspect verdoyant un peu similaire à certains coins d’Ariège. Contrairement à la Cerdagne, la tradition touristique est peu développée, mais le patrimoine architectural important. Petits villages ou hameaux perdus surmontés d’une chapelle romane, vestiges d’architecture médiévale…

Accès en voiture

   
• De Toulouse, prendre la nationale 20 pour rejoindre Foix. Petit arrêt conseillé, c’est la dernière « grande ville » sur votre route. Obliquer plein est vers Lavelanet puis prendre la direction de Montferrier et Montségur. Autre possibilité : prendre à Toulouse l’autoroute A61 direction Carcassonne. Emprunter la sortie Castelnaudary et foncer vers le sud, direction Lavelanet. Plus tortueux, cet itinéraire vous fait traverser la très jolie ville de Mirepoix (place centrale avec arcades à ne pas manquer) et découvrir Montségur, en avant plan des Monts d’Omes, dominant la vallée de la Touyre et Lavelanet. Prendre ensuite direction Bélésta, Quillan, puis bifurquer à Bélésta vers Fougax. Là encore, superbe coup d’(œil sur le pog de Montégur, nid d’aigle stratégique idéal. La montée en lacet sous le pog est très impressionnante.

    • De Barcelone, pour prendre le chemin dans l’autre sens. La Cerdagne est la résidence secondaire des Catalans. Les axes routiers sont donc excellents. Depuis Barcelone nord, prendre l’autoroute A18 direction Tarrasa, puis Sallent. A Sallent, bifurquer sur la C1411 (E09), puis la C149 vers Berga.

Accès en train

   
Voie d’accès ancestrale à l’Espagne, la vallée de l’Ariège, que longe le Chemin des Bonshommes, bénéficie d’une ligne ferroviaire directe depuis Paris via Toulouse ! Il est donc possible, selon la portion que vous désirez parcourir, de vous arrêter à Foix, Ax-les-thermes, l’Hospitalet (au pied du col de Puymorens) ou Latour de Carol, à deux pas de Puigcerda. Cela permet également un déplacement mixte pour des parcours sur la partis française : voiture jusqu’à Foix, randonnée jusqu’à la porteilla blanca, puis remontée en train par Latour de Carol par exemple.

Cartes et topos

    • Michelin, cartes de la Catalogne au 1/400 000 (n°443) et de la zone Andorre-Foix-Perpignan au 1/200 000 (n°86)

    • IGN, carte au 1/100 000 n°71

    • Topo guide « Sur les traces des cathares », référence n°1097, qui détaille de Foix à Berga. Edité par la FFRP, 14, rue Riquet, 75019 Paris. Tél : 01 44 89 93 93. Bien découpé, ce topo est parfois évasif dans ses indications. Les cartes pour la partie espagnole sont difficiles à déchiffrer, les noms de villes et villages peu visibles et les courbes de niveau envahissantes.

    • Les Espagnols ont également édité leur guide, El Cami dels Bons Homes. Plus riche, mieux détaillé, et comportant davantage d’illustrations, il est malheureusement écrit en Catalan. Une documentation importante est disponible à la maison du parc naturel de Cadi-Moixero, à Baga : 1, calle de la Vinya, 08695 Baga. Tél : 00 34 938 24 41 51. Internet : camidels-bonshomes.com. Imma Espel, responsable de la communication sur le chemin, parle français.

    • Guides : Le sentier cathare et Hautes randonnées pyrénéennes, aux éditions Randonnées Pyrénéennes.

A visiter

   
• Roquefixade, sur un éperon face aux Pyrénées. Très belle vue sur Montségur. Privilégier tôt le matin ou le couchant.

    • Montségur. La visite vaut par le site ou les vestiges, rares témoignages dont on dispose sur l’épisode cathare. Comptez une demi-heure de marche jusqu’au sommet (entrée payante au premier tiers du sommet d’accès). En saison, il y a un guide tous les jours, mais attention à l’affluence en Juillet-Août et au moment du solstice d’été, où nombre de « néo-cathares » envahissent le site. Privilégier les vestiges du village (castrum) et les restes de boulets au pied du château, témoignages de la violence des combats. Le coup d’œil est splendide de tout côté. Si vous êtes courageux, vous pouvez descendre (mais sans guide) jusqu’au Roc de la Tour, plate forme située en contrebas, là où les croisés entamèrent la conquête du sommet. 80 m. de vide vous attendent. L’endroit est magique, mais se mérite. Prévoir dans ce cas la journée, tant les conditions climatiques changent rapidement à Montségur et de façon imprévisible. Le musée situé dans le village est très intéressant pour les vestiges archéologiques qu’il présente. Nombre d’outils, d’ustensiles usuels (peignes, broches, poteries…) constituent un témoignage émouvant.

    • Montaillou, vestige du château (tour démantelée) et vue sur le plateau de Sault.

    • Mérens, pour son église romane du XIe siècle avec son clocher très particulier

    • Carol, tour mérovingienne

    • Talltendre, église romane et point de vue imprenable sur la sierra de Cadi.

    • Puigcerda, centre-ville très commerçant et « espagnol » pour reprendre des forces et un bain de foule !

    • Bellver de Cerdagne, place centrale médiévale. A partir de Bellver, on peut rayonner sur un circuit s’étalant de la Seu d’Urgell à l’ouest à Font Romeu à l’est. Une soixantaine de sites romans est visible.

    • La Seu d’Urgell, abbaye romane avec un très beau cloître

    • Baga, gros bourg adossé au massif de Cadi-Moixero. Construction médiévale dans le centre et un restaurant, le Nouniu, qui propose un excellent « menu cathare », sobre et raffiné. A éviter le midi cependant…

    • Gosol, le vieux village sur la colline en surplomb et la porteuse de pain sur la place centrale. Un petit musée expose des reproductions de l’œuvre de l’artiste et des témoignages ethnographiques.

    • Josa, vestiges médiévaux dans le village et ancien château des barons de Baga transformé en église.

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Randonnées

   
• Hormis le GR 1077, plusieurs options et variantes sont possibles, en France comme en Espagne. Le balisage espagnol est particulièrement serré ! Côté français, la densité des hébergements permet de façonner son parcours à l’envi.

    • GRP Sentier Cathare n’est pas une variante, mais le sentier parcourant la chaîne mythique des « châteaux cathares ». Le Chemin des Bonshommes lui emprunte la partie entre Foix et Montségur. Le sentier cathare vous permet de découvrir, outre les châteaux du même nom (Puivert, Puilaurens, Queribus et le vertigineux Peyrepetuse), la superbe région de Quillan et du Fenouillède, face au massif du Canigou. Grandiose.

    • GRP du massif de Tabe, des monts d’Olmes et du Razès. Autour de Montségur, ces trois GR relient le mont Fourcat (2 001 m.) au sud-ouest au pic de Saint Barthélémy (2 348m), pour remonter au nord sur Lavelanet puis à l’ouest sur Roquefixade (GRP d’Olmes), ou à l’est sur le lac de Chalabre (GRP du Razès), dans les Pyrénées Orientales.

    • Variante par la vallée d’Orlu. Pour ceux que la réserve et la Maison des Loups intéressent, prendre la vallée d’Orlu à Orgeix. Cet itinéraire traverse la réserve pour rejoindre le lac de Naguilles et l’étang de Nallous. Deux solutions s’offrent alors à vous : descendre par le GR 7 et rejoindre Porté-Puymorens au sud en longeant le Pic de Carlit, ou prendre la direction du Col de Coma d’Anyel (c’etst en France…) à l’est, pour déboucher au-dessus du Col de Puymorens et de Lhospitalet.

    • Le Tour de Capcir se situe à l’est de la vallée de l ‘Ariège et au nord de la station de Font-Romeu. Il relie trois lacs, dont le fameux lac des Bouillouses très prisé des randonneurs. Il débute à Lhospitalet, en empruntant le GR 10 jusqu’au lac des Bouillouses. Attention, en saison, et sur les grands week-ends, cette portion est très fréquentée.

    • GRP du Carlit. Complète le précédent en contournant par le sud et l’est le Pic du Carlit (2 921 m). Se prend plus au sud, à Porta, pour monter plein est au-dessus de l’enclave espagnole de Lleva. Le sentier bifurque ensuite au nord pour rejoindre les Bouillouses et le GR 10.

    • Josa. Avant d’atteindre Gosol, bifurquer plein ouest. Un vieux village à flanc de falaise vous attend. Possession des barons de Baga, protecteurs des cathares, Josa est un site naturel magnifique.

Equitation

    • Le Chemin des Bonshommes est autant équestre que pédestre. Nombre de professionnels de la randonnée sur le Chemin sont équipés pour accueillir vos montures. A conseiller, le tronçon Porta – Bellver de Cerdagne : une superbe ballade sur un ou deux jours, beaucoup moins physique qu’à pied.

VTT

   
• Les Espagnols sont friands de VTT et attaquent souvent le Chemin vélo sur l’épaule. Attention, il s’agit quand même d’un sentier de montagne. Côté espagnol, le VTT est jouable sur les nombreuses pistes larges et praticables. En France, il s’agit plûtot de chemins étroits, voire escarpés, qui demandent de mettre pied à terre (gorges de la Frau par exemple).

Pour le reste

    • Le ski de fond peut se pratiquer dans les trois stations avoisinantes : Font romeu, Porté Puymorens, et la Molina
.
    • Kayak, rafting… Possibilités à la Seu d’Urgell, en descendant la vallée du Segre, à l’ouest de Bellver de Cerdagne.

Hébergements

   
• Côté français, on dispose d’un réseau serré de gîtes ou de refuges. La plupart des gîtes sont bien équipés et permettent de débarquer sans sac de couchage. En Espagne, l’hébergement est plus hétérogène : alternace d’auberges de qualité et de simples refuges, en raison de la plus grande longueur des étapes. Les prix sont dans tous les cas très raisonnables. De chaque côté de la frontière, les professionnels du sentier travaillent de concert et sont « labellisés » par une enseigne « Chemin des Bonshommes ». Quelques professionnels :

o Montferrier : La Paquetayre, chambre d’hôtes en habitat paysan, face au pog de Montségur. Cuisine végétarienne, pain « maison »… Le lieu idéal pour déconnecter dès le premier jour ! Tél : 05 61 03 06 29

o Comus : une des haltes les plus appréciées. Gîte d’étape placé entre les gorges de la Frau et Montaillou. Tél : 04 68 20 33 69

o Mérens. Endroit très sympathique, repère des habitués du Puymorens. Tél : 05 61 64 32 50

o Lhospitalet. Gîte d’étape, très bien tenu par Christian et Liliane Lousteau, passionnés de montagne. Tél : 05 61 05 23 14

o Porta. Équi-libre, gîte d’étape et centre équestre. Atmosphère claire et chaleureuse. Point de départ idéal pour la vallée du Campcardos.
Tél : 04 68 04 83 92.

o Bellver de Cerdagne. Fonda Byania, en plein Bellver, non loin de la place médiévale. L’étape idéale après la vallée du Campcardos et de la Llosa. Atmosphère d’hacienda sud-américaine, restauration de qualité… Le bon endroit pour s’octroyer une journée de repos avant d’attaquer la Sierra de Cadi. Tél : 00 34 973 51 04 75

o Baga. Fonda Ca l’Amagat, une des nombreuses adresses participant au label « Ami dels BonsHomes » à Baga. Vous aurez l’embarras du choix (voir topo-guide pour toutes les adresses). Tél : 00 34 93 824 40 32

o Gosol. Hostal Cal Francisco, la pause obligée au pied de la Pedraforca après une longue étape. Tél : 00 34 973 37 00 75


o Berga. Gîte Cobert de Vilaformiu, un des seuls gîtes sur Berga. Tél : 00 34 93 821 21 21

    • De nombreuses possibilités d’hébergement existent tout au long du Chemin. Pour une liste exhaustive, consulter les deux topo-guides ou contacter Laurent Levoyer à l’association des Sentiers Transfrontaliers. Tél : 05 61 69 01 99. Ou liste complète sur le site : www.sentiers-pyreneens.com. Ou encore Imma Espel à l’organisation espagnole. Tél : 00 34 938 24 41 51, site : www.camidels-bonshomes.com.

 

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Bibliographie

• Les cathares, Anne Brenon, collection découverte Gallimard, Paris, 1997.
• Montségur, les cendres de la liberté, Michel Roquebert, éditions Privat, 1998.
• Montaillou, village occitan, Emmanuel Leroy-Ladurie, Folio Histoire, éditions Gallimard, 1982.
• Montségur, dernier refuge, dernier rempart de l’église cathare, Joël Peyrou et Michel Henry-Claude, éditions Fragile, 1998.